Précédent/Previous
Suivant/Next
Jean TRUEL, né à Béziers ( France ) en 1938, est peintre et spéléologue.
Il réalise des peintures de chevalet dans diverses grottes du monde. Confronté à la nuit minérale, l'explorateur de gouffres affronte le chaos et le vide d'un monde indéfini.
Les tableaux avant d'être paysages souterrains sont des itinéraires, le peintre spéléologue retranscrit sa représentation de l'espace à partir de sensations corporelless éprouvées au contact des forces de la nature, c'est un vécu pictural primitif qui est à l'origine d'une figuration abstraite de l'espace
Cette appartenance aux arts primitifs a conduit le peintre à matérialiser son art dans la nature. L'histoire des grottes s'inscrit dans la préhistoire de l'art, il en est de même pour cette peinture qui inscrit sa propre histoire dans les lieux qui l'ont engendrée, retrouvant ainsi ses origines.
Dans les structures de plein air de REGAGNAS, " grande peinture " de 5000M2 , le labyrinthe des signes et des couleurs retrace les parcours effectué dans les grottes; avec les peintures pariètales effectuées dans la grotte de BRAMABIAU, l'univers du peintre et l'univers souterrain deviennent indissociables, ces peintures pariètales contemporaines dans un lieu ouvert à un très large public montrent que la grotte est avant tout un espace culturel " inventé " par les peintres préhistoriques qui furent les premiers artistes.
Dans ses ateliers souterrains, Jean TRUEL considère son tableau comme le point ultime où la matière de la grotte devient peinture et le point de départ de nouvelles explorations.
La représentation de la grotte sur les parois même de la grotte améne de nouveaux rapports avec l'espace physique de la caverne. A Partir de cet itinéraire où les images picturales prennent place dans le monde de la non image des ténèbres souterraines, les tableaux et les photos ont pour racine commune la matière même de la grotte porteuse des signes picturaux de leur origine.
L'image renvoie à l'image en créant un horizon culturel au delà duquel la nature sauvage continue d'exister. Avec les photos d'Hauviette TRUEL qui suit l'élaboration des peintures pariètales, l'espace physique de la grotte passe directement de la matière à l'image dans l'empreinte des couleurs laissées sur la pellicule durant l'élaboration de l'oeuvre première.
C'est la mémoire de l'instant de création suivi par le regard de " l'alter " qui est donné à voir dans la simultanèité de l'acte de peindre; de la création de l'image par le peintre spéléologue à l'image capturée " in situ " par le photographe.
La transformation de la matière brute d'espaces limités en matière picturale instaure un discours sur l'image qui prend naissance au coeur de la caverne. Dans le labyrinthe physique de la grotte, les signes et les couleurs, la roche et l'eau poursuivent leur métamorphose dans les combinaisons chimiques de l'image photographique.
Dans le labyrinthe des circuits électroniques, la ralité virtuelle de l'image numérique rejoint l'espace mental qui s'élabore dans le cerveau de l'explorateur où son imaginaire n'est qu'une anticipation du réel
